L'émotion
Essayons d’imaginer qu’au lieu de parler pour communiquer nos idées, nous usions de la pensée avec toute sa vélocité et son « immédiateté », quelle serait la particularité d’un tel exercice ?
Nous parlons d’imagination justement, l’exercice et la pratique de la pensée communicante.
Chacune des idées, des concepts transmis seraient accompagnés de ce que notre état du moment, notre vécu, ce que nous sommes pour faire bref, nous permet de créer, images, couleurs, musiques, sensations épidermiques, douceur, bien être et sérénité absolue, vision d’endroits paradisiaques, animaux fabuleux et pour l’ensemble avec une absence totale de peur ou de sentiment d’insécurité....
Tout ce que les mots ne peuvent transmettre avec une telle « instantanéité » est en même temps doté d’une telle clarté, d’une telle évidence...
Toute l’éloquence dont nous pourrions faire preuve, ne serait-elle pas finalement qu’une pâle description de l’état de grâce dans lequel nous place un air d’Albinoni ou de Vivaldi ?
A ce moment précis la musique n’est-elle pas mère de tous les transports, de tous les rêves et de tous les espoirs d’une humanité incapable de décrire la magnificence de notre paradis perdu ?
Les compositeurs, les poètes, les peintres et autres sculpteurs ne sont-ils pas véritablement des « souvenants » tentant de nous transmettre toute cette beauté en ne nous permettant de n’en avoir qu’un pâle aperçu ?
Seuls face à toute cette beauté inatteignable, n’avons-nous pas pour tout témoin que cette sensation d’amour infini ?
A ce moment précis, nos émotions sont les mots du plus beau poème que les hommes eussent pu écrire de toute éternité...